mardi 30 avril 2013

Chili, l´île Robinson Crusoe existe vraiment




Par Eric Quillevere, fondateur de Terra Chile







L’archipel Juan Fernandez n’est pas encore connu du grand public, même pas connu du tout.

Et pourtant l’île principale de cet archipel (qui en compte trois) porte un nom familier : Robinson Crusoé !

Cette île nous intriguait et nous attirait depuis la fondation de Terra Chile, en 2008.
Alors je m'étais promis d'aller y voir de plus près, mais plusieurs facteurs ont retardé ce voyage de reconnaissance jusqu’à aujourd’hui.
En particulier le tremblement de terre de février 2010, l'un des plus ravageurs de ces dernières années. Le tsunami qu'il provoqua se propagea jusqu'à l’île Robinson Crusoé, dont le seul village, situé dans la baie de Cumberland, fut totalement dévasté.
Les deux années suivantes ont été faites de douleur, puis de reconstruction pour les habitants de l'île, et ils sont maintenant prêts pour recevoir les visiteurs.
Il était donc temps de franchir les 600 kilomètres d’océan qui séparent l’île du continent.
En bateau, la traversée dure deux jours et il n’y en a qu’un par mois …
Le choix de l’avion s'impose comme une évidence, et pourtant les vols sont encore assez irréguliers et relativement chers.
C’est certes un frein au développement, mais cela permet en même temps de préserver de façon admirable ce joyau, qui serait sans doute bien différent s'il accueillait un tourisme de masse.
Me voilà donc à bord d’un Beechcraft B200 pour un vol de deux heures, sans encombres, avec à l’arrivée un superbe panorama sur l’île principale et sa toute petite sœur accolée : Santa Clara. L’atterrissage se fait dans la partie désertique de l’île, sur la pointe sud-ouest, mais le voyage ne s’arrête pas là car il faut rejoindre, en bateau, le village situé de l’autre côté de l’île.

Vue sur l`île Robinson Crusoe

Nous descendons donc à pied de l’aérodrome jusqu’à la baie où nous attend notre embarcation, et là, première surprise : la plage pullule de lions de mer qui se prélassent au soleil.

Lions de mer - île Robinson Crusoe

Le beau temps nous accompagne, et l’heure et demie de bateau nous permet d’apprécier le relief déchiqueté de l'îlot volcanique, pendant que l'on passe progressivement d’une zone aride à une partie verte et boisée.

Nous croisons plusieurs bateaux de pêcheurs occupés à relever les casiers remplis de langoustes, je pense avec gourmandise au dîner de ce soir ...

Vue sur l`île Robinson Crusoe


Arrivés à l’embarcadère, il nous faut emprunter un dernier moyen de locomotion pour rejoindre l’hôtel : la mule. Non pas l’animal qui est utilisé pour le portage dans les Andes, mais sa version motorisée qui ressemble à une voiture de golf surpuissante et 4x4 qui passe partout, surtout dans les étroits chemins qui entourent le village.



 
Voyage sur l`île Robinson Crusoe au Chili

Le voyage, long et varié, a déjà été une vraie aventure en soi.

L’arrivée dans notre superbe hôtel, isolé de tout, parachève la sensation d’être seuls au monde.

Hôtel sur l`île Robinson Crusoe


Hôtel sur l`île Robinson Crusoe

Une fois le sac posé dans la chambre, j'empoigne masque et tuba, et direction la petite plage qui se trouve en contrebas de l’hôtel. L'eau est un peu fraîche, 20 degrés, aussi je revêts une combinaison et me jette à l'eau.

Quel spectacle ! J'évolue dans un immense aquarium naturel, parmi des milliers de poissons multicolores (dont la vidriola, une espèce locale qui sert de base à l’alimentation sur l’île). Les lions de mer viennent aussi faire les curieux, il y en a dans chacune des huit baies qui ponctuent l’île et qui sont autant de spots de plongée. Cette proximité avec la faune sous-marine constitue le principal attrait de l'île.
Mais on peut également accompagner les pêcheurs et participer avec eux à la pose ou au relevage des filets.

Notre guide s’appelle Francisco, il est né sur l’ile il y a 30 ans, sans eau courante ni électricité, et après avoir fait des études de tourisme sur le continent, il est revenu sur son île pour la faire découvrir aux voyageurs. C’est donc avec lui que nous avons sillonné les différents chemins qui partent du village et montent vers les hauteurs de l'île.
On peut aussi les emprunter à cheval, mais cela ne permet pas d’observer la flore, notamment plus de cent espèces endémiques qui attirent des spécialistes et botanistes de toutes parts, curieux de voir comment elles ont évolué dans ce milieu préservé.
Cette variété est d’autant plus intéressante qu’elle varie selon les coins, les randonnées de chaque jour sont donc différentes.

Randonnée sur l`île Robinson Crusoe


Randonnée sur l`île Robinson Crusoe

La plus belle à mon goût est celle qui monte au mirador de Selkirk : après deux heures de marche à l’ombre de la végétation, on parvient à un col qui offre un panorama unique sur les deux côtés de l’île.



Vue panoramique sur l`île Robinson Crusoe

Vue panoramique - circuit sur l`île Robinson Crusoe


Cette rando permet également de suivre les pas d'un infortuné marin écossais, Alexander Selkirk, dont l'histoire fournit à Daniel Defoe l'inspiration pour son célèbre roman "Robinson Crusoé".
Pour manquement à la discipline, Selkirk fut abandonné sur l’île en 1704, absolument seul ! Pour guetter l’arrivée d’un navire qui viendrait mettre fin à sa réclusion, il montait quotidiennement au sommet de l'île, ce point de vue qui porte aujourd’hui son nom.
L’attente fut longue : quatre ans et quatre mois !

Tourisme sur l`île Robinson Crusoe
Depuis l’île a été peu colonisée, les quelques familles qui s'y sont installées vivent paisiblement, un peu hors du temps, cela en fait un petit coin perdu, préservé.
Le moment du départ arrive trop vite.
Heureusement, j’ai pu ramener avec moi un souvenir de mon voyage, à déguster en famille. Ce soir au menu à Viña del Mar : langouste !!

Lire notre page spéciale sur les îles de Pâques et Robinson Crusoe.

Situez l´île de robinson Crusoe sur la carte ci-dessous:


Ver mapa más grande

 

lundi 15 avril 2013

Nicaragua, joyau d´Amérique centrale



 

Par Céline Lebaudy
Conception voyages chez Terra Caribea 
Dimanche, 11h, Paris, 4°C, la neige fondue n’est pas loin… 20h50 SanJosé, Costa Rica, 23°C…  Qu’il est bon cet air costaricien… Pura vida !

Lundi, Thomas m’annonce qu’au lieu de faire une reconnaissance terrain au Costa Rica, je pars finalement quatre jours au Nicaragua ce vendredi avec Clara! Yeaaaaaaah …

Je suis ravie, c’était sur ma liste des prochaines contrées à explorer !

Nous partirons découvrir le sud du pays, près de la frontière, dans la région du  Rio San Juan. Ce fleuve,  qui  relie la mer Caraïbe au lac Nicaragua, a longtemps été source de convoitise entre le Costa Rica et le Nicaragua et d'autres plus lointains.

Cette zone encore méconnue nous promet des trésors naturels et historiques. Je suis enchantée de m'y rendre pour trouver de quoi enrichir nos circuits et séjours !

Anti-insectes tropical et apaisant-piqûres sortis (aventurière mais prévoyante car d’expérience ces petites bêtes m’adorent !). Sac préparé avec excitation et impatience mêlées. Le guide Nicaragua accompagnera ma soirée.

Vendredi, 1ère journée de reco, notre chauffeur Walker se présente à 17 heures à l'agence, il nous emmènera dans le nord Costa Rica, à 2 heures de route, jusqu’au village de Puerto Viejo de Sarapiqui. Nous sommes attendues au Tirimbina Lodge à 19 heures pour une marche nocturne dans la forêt. Je profiterai de cette étape pré-nicaraguayenne pour faire connaissance avec ce lieu situé dans une réserve luxuriante dotée de magnifiques  sentiers à explorer. J’ai hâte !

Aïe, embouteillages à Alajuela, route vers Poacito embrumée, pluvieuse, sinueuse, noire et cahoteuse,… il fait nuit, nous roulons à 25 km/h, notre van crache tous ses poumons…. Il est déjà tard, nous ne serons pas arrivés à temps pour la marche nocturne, dommage. Ce sera pour une prochaine fois. Nous mangeons en chemin et nous couchons bercés par la pluie. Nous prévoyons demain de faire une marche de découverte de la réserve, entre 5h30 et 6h.


Samedi, 5h00 : driiiiiiiiiing ! Le réveil, il pleut des cordes… bref… nous le repoussons à 5h30, la 2ème marche est annulée.

6h30 : Après un délicieux petit déj, nous nous rendons à l’embarcadère du Rio Sarapiqui où nous attend notre bateau et son capitaine, Carlos, qui nous conduira jusqu’au Nicaragua. Nous quittons la région du Sarapiqui sous la pluie. Argghhhh !


Equipées de nos k-ways, nous partons pour 2 heures de navigation, le fleuve nous appartient, nous croisons quelques embarcations, la nature est comme encore endormie, la pluie s’efface progressivement pour faire place à quelques éclaircies. Carlos raconte pleins de choses intéressantes à Clara mais avec le moteur, le vent et la pluie, je n’entends rien,… heureusement Clara me fait un décryptage ensuite, merci Clara !

Rio Sarapiqui - Voyage au Nicaragua

Rio Sarapiqui - Voyage au Nicaragua

Nous arrivons en milieu de matinée à Boca Sarapiqui, la confluence des rios Sarapiqui et San Juan qui marque également la frontière entre Costa Rica et Nicaragua.

Nous sommes les deux seules « touristes » à la ronde.

Un coup de tampon sur nos passeports, et nous poursuivons notre périple sur le rio San Juan, qui sera dorénavant le fil conducteur de notre balade.

Drapeau du Nicaragua
Un peu plus loin, nous atteignons notre objectif de la matinée, le Lodge Pedacito del Cielo, que nous venons visiter pour savoir s'il est à la hauteur de son excellente réputation.
Dès l'approche, l'impression est très favorable : le lodge, charmant et authentique, est perdu au milieu de nulle part. Surplombant le fleuve, il semble à moitié accroché à la forêt, et à moitié suspendu dans les airs, comme en apesanteur…

Le propriétaire nous accueille chaleureusement. Après un tour complet, nous repartons enthousiastes, certaines d'avoir dégoté LA bonne adresse de charme à proposer à nos voyageurs dans le coin.

Je note consciencieusement sur mon calepin "prévenir nos clients qu'il y a des fourmis rouges géantes dans la zone, et leur conseiller, pour éviter les piqûres douloureuses, de ne pas se promener en tongs ... comme moi". 

Lodge Pedacito del Cielo au Costa Rica
Lodge Pedacito del Cielo au Costa Rica


Nous reprenons notre périple sur le Rio San Juan en bateau public, bateau qui nous attendait … (si nous voulions nous fondre dans la masse, c’est raté). Nous voici seules, livrées à nous-mêmes, au Nicaragua. Sur des airs d’Amazonie, l’aventure commence …  A nous le Rio San Juan !

A bord, j’observe les visages, différents de ceux croisés il y a quelques heures. Nous sommes les seules « touristes » à bord. Rapidement, les yeux ronds et sombres des nicaraguayens accompagnent de larges sourires agrémentés d’un « Buenos dias ».  Quel moment privilégié cette immersion culturelle, parmi les locaux, je savoure. Je suis comme un poisson dans l’eau (même si je reste bien à ma place car les crocos sont juste en dessous) !


Nous arrivons à El Castillo, que nous devinons d’abord, minuscule, puis de plus en plus gros. L’arrivée proche est exquise, un petit village coloré, tout en longueur, adossé au fleuve, fait de baraquements juchés sur pilotis, dominé par une imposante forteresse, rythmé par les allées et venues des embarcations, petites et grandes. 

Débarcadère El Castillo - Nicaragua
Arrivée à El Castillo - Nicaragua
Arrivée à El Castillo - Nicaragua

Clara et moi crions famine, nous nous arrêtons au Cofalito, restaurant sur pilotis, d’où nous pouvons observer la vie du débarcadère. La terre bouge sous nos pieds, impression ou réalité ? Avons-nous si faim ou serait-ce le mal de terre ? Déjeuner délicieux, nous voilà requinquées ! Nous partons explorer les hôtels du village, l’accueil est toujours bienveillant. C’est calme, coloré et piéton. Exit les voitures et autres engins à moteur, ici règne une quiétude bien agréable. Les habitants nous accueillent chaleureusement d’un hola, accompagné de sourires sincères. 

Conversation avec les habitants - El Castillo - Nicaragua
Les enfants viennent discuter avec nous et nous racontent, très fiers, qu’ils n’ont pas école les veinards ! Nous rencontrons les prestataires qui nous accompagneront demain pour explorer la région.

Arrivée à El Castillo - Nicaragua
Ambiance à El Castillo - Nicaragua

Vue d´El Castillo depuis la fortaleza - Nicaragua
Transport du cacao à El Castillo - Nicaragua


Pour découvrir El Castillo en images et en musique voir notre petite vidéo ci-dessous !
 


Dimanche, 8h30, après un bon petit-déj typique, nous nous parons de nos plus belles bottes en caoutchouc ! Nous voici prêtes pour une expédition de 5 heures dans la réserve Indio Maiz, qui commence par un agréable trajet en bateau invitant à l’observation de la faune et de la flore (crocos, caïmans, paresseux, tortues,..), et qui s’achève par une marche dans la forêt primaire, où nous avons pu observer des grenouilles camouflage et blue jeans, l’oiseau national le Guardabarranco, les singes araignée… et des traces toutes fraîches d’un jaguar ! Fin de balade, corvée de lavage de bottes, ah c'est moi qui lave les deux ? Ok, mon bizutage est fait, le message est passé !

Randonnée dans la réserve Indio Maiz - Nicaragua
Randonnée dans la réserve Indio Maiz - Nicaragua

Randonnée dans la réserve Indio Maiz - Nicaragua

De retour à EL Castillo, nous suivons un tour culturel et recueillons avec intérêt les anecdotes historiques de ce village qui n’a l’électricité et l’eau potable que depuis 1991.

C’est avec émotion que nous entrons dans les maisons des habitants et échangeons avec eux. La rencontre avec Doña Esperanza dans son incroyable cuisine restera un moment impérissable.


Nous terminons la journée par la visite de la Fortaleza, forteresse du XVIIème siècle, où nous apprenons qu’une femme, ou plutôt une héroïne, Rafaela Herrera, s'est distinguée en menant pendant quatre jours la résistance contre l'assaut de troupes anglaises.  Décidemment, les femmes de El Castillo sont de vrais personnages.

Avec notre guide Seyla - Nicaragua

Lundi, direction San Carlos, par le bateau rapide qui est…. rapide ! Le temps n’est plus à l’observation mais aux sensations (en toute sécurité bien sûr) !


A San Carlos, nous retrouvons les voitures et autres véhicules à moteur. La vie s’anime, le marché, les échoppes colorées, les restos et leur terrasse faisant face au Lac Nicaragua. Nous rencontrons plusieurs futurs partenaires potentiels et rejoignons l’hôtel en empruntant la jetée longeant l’embarcadère. Le magnifique coucher de soleil baigne de lumière les femmes lavant leur linge dans le lac. La journée s’achève paisiblement.


Mardi, dernier jour de la reco et retour au Costa Rica, déjà...  Le bateau est bondé, je prie en silence pour que mon sac à dos reste dans le bateau et ne finisse pas sur le toit comme celui de notre voisin, un Ukrainien. C’est bon, mon sac ne finira pas dans l'eau. Par chance, je n’y laisserai aucune trace de mon passage. En revanche, le Rio San Juan me laissera un délicieux souvenir, inoubliable. Nous rejoignons le Costa Rica en passant par le Rio Frio qui, pour clore cette reco, nous offrira les chants de singes hurleurs audacieux tout au long du trajet.


Départ pour Los Chiles - Nicaragua

Ce repérage a permis d'enrichir notre production sur le sud Nicaragua, entre fleuve et jungle. 

Zoomez sur la carte ci-dessous pour découvrir les étapes de cette reco:

Afficher sud Nicaragua sur une carte plus grande